Dans une France plongée dans l'euphorie du long week-end de la Pentecôte, une découverte étonnante a été faite ce matin : nous avons retrouvé le seul travailleur en présentiel de ce lundi. Et oui, il existe bien un être humain qui n’a pas succombé à l’appel des barbecues, des grasses matinées et des brunchs interminables. Cependant, ce héros moderne, ou plutôt cette victime de la société, n'est pas vraiment ravi de sa situation.
C’est dans un open-space désert d’une entreprise de la Défense que nous avons rencontré Quentin D., apprenti comptable de 22 ans, affalé devant son ordinateur. La scène est surréaliste : les bureaux sont vides, les néons clignotent tristement et l’odeur de la machine à café en panne flotte dans l’air.
"Franchement, j’ai le seum," lâche Quentin, le regard perdu dans l’écran de son PC. "J’ai mal lu mon calendrier et voilà, je me retrouve seul ici alors que tout le monde est en train de faire la fête chez eux ou de profiter de la plage. Même le service informatique est parti. Je crois que je suis la seule personne dans tout le bâtiment."
Pour Quentin, ce lundi de Pentecôte est un vrai calvaire. Il a pourtant essayé de rendre sa journée productive, mais le cœur n’y est pas. "J'ai répondu à tous mes e-mails en 30 minutes, fait le tri dans mes dossiers et même arrosé les plantes de tout l’étage. Mais là, c’est bon, je n'en peux plus," confie-t-il en jetant un œil désespéré à l'horloge qui semble figée.
Nos recherches nous ont confirmé que Quentin est effectivement l’unique salarié en présentiel de son entreprise aujourd’hui. "On pensait que personne ne viendrait travailler," admet Julie, sa collègue, jointe par téléphone depuis une terrasse ensoleillée. "Quentin est vraiment quelqu’un de particulier."
La direction de l’entreprise n’a pas pu être jointe pour commenter cette situation étrange, probablement eux aussi en train de savourer un repos bien mérité. En attendant, Quentin fait preuve d'un stoïcisme remarquable. "Je vais tenir bon jusqu'à 17h, puis je rentre chez moi et je me mets en pyjama direct. Ce soir, ce sera pizza et série. C'est ma petite revanche."
Alors, si vous passez près de la Défense aujourd’hui et que vous voyez un homme seul, l’air morose, vous savez désormais de qui il s’agit. Quentin D., le dernier des Mohicans du lundi de Pentecôte. Un exemple de dévouement... ou de malchance ? Chacun se fera son opinion.
Mais une chose est sûre : l'année prochaine, Quentin vérifie son calendrier deux fois avant de se pointer au bureau un jour férié. Et entre-temps, il compte bien savourer chaque minute de son futur jour de repos.