Acte étonnant de la part de notre trentenaire, Paul, qui vient de lancer l’application LinkedIn sur son téléphone pour un autre motif que celui de faire disparaître les 17 bulles quotidiennes de notifications du réseau social.
Tout le monde, ou presque, connaît LinkedIn. Cette application, moitié réseau social imbuvable, moitié application de rencontres du monde du travail, où les offres d’emplois se noient dans les publications nombrilistes des pseudo-success story des égos surdimensionnés des utilisateurs. Lorsque Claude explique avoir créé l’Apple français dans son garage en laissant ses salariés en full remote mais en leur offrant des RS7 de fonction ou quand Elodie raconte son parcours d’entrepreneuse à succès tout en gardant ses 4 enfants à domicile et en leur faisant cours elle-même, ça vous parle ? Vous êtes bien sur LinkedIn.
Au delà du contenu, le réseau social est aussi réputé pour son nombre de notifications : « Vous connaissez peut-être Richard Dassaut, car vous avez un ami à lui qui connaît l’ami d’un collègue de votre tante », ou « Magalie Superpozé a publié une photo » qui est en réalité un repost d’un repost. À raison de 25 notifications par jour en moyenne, LinkedIn est l’un des principaux générateur de notifications sur nos téléphones, juste derrière Duolingo (imbattable) et le couple Facebook - Instagram. Si bien que 100% des personnes ayant téléchargé LinkedIn reconnaissent ouvrir l’application uniquement pour faire disparaître les bulles de notifications.
Sauf que, contre toutes attentes, ce matin Paul a ouvert LinkedIn pour interagir avec le réseau ! Il est 9 heures 14 et 28 secondes approximativement lorsque Paul, s’ennuyant terriblement seul à la machine à café de son entreprise et ayant déjà parcouru Facebook, Instagram, Tiktok, Thread, Twitter et Pinterest, décide d’ouvrir LinkedIn pour y consommer du contenu. L’algorithme de LinkedIn, loin d’être prêt à cette situation inédite, tente de proposer des posts intéressants, en vain.
2 minutes plus tard, Paul retourne à son poste de travail, préférant « travailler plutôt que perdre son temps à lire des conneries ».