Insolite : un employé d’une multinationale refuse de suivre la masse et demande à ses dirigeants une diminution de salaire lors de son entretien individuel de fin d’année.
Considéré comme complotiste et un peu réfractaire à l’autorité par ses collègues, Jérôme, 38 ans, est employé en tant que manutentionnaire dans une multinationale de distribution alimentaire. Notre homme est à contre courant, révolutionnaire sur les bords et persuadé que le caractère grégaire de l’être humain poussera à sa perte la civilisation.
À tous ces égards, Jérôme est très souvent seul dans ses convictions et seul dans ses choix. Refusant la cantine de l’établissement, pourtant gratuite, et préférant amener sa gamelle chaque jour « par peur que le repas contienne des substances aliénantes rendant docile face aux ordres de la hiérarchie », votant pour les communistes à chaque élection, persuadé que la terre est plate « sinon nous serions toujours entrain de glisser », … notre homme est totalement hors système.
Et, c’est bien simple, il refuse de faire « comme tout le monde ». Jérôme utilise les toilettes des femmes, « car personne n’est en droit de lui imposer son trône », il roule à gauche en voiture « car il fait ce qu’il veut », du moins quand il avait encore son permis, et il écoute du Aya Nakamoura « pour la profondeur des paroles ». L’anti système à son paroxysme.
Arrive la période des entretiens individuels de fin d’année au sein de sa firme, et, une fois n’est pas coutume, Jérôme ne va pas faire comme tout le monde puisqu’il va demander une diminution de salaire. « Tous mes collègues demandent des hausses de salaire, parce que c’est comme ça. Mais moi je vois plus loin moi, je vois que si je gagne plus, je dépense plus, et qui en profite ? Qui ? Ces capitalistes de merde qui s’enrichissent sur mon dos. Hors de question, je préfère gagner moins, ça leur fera les pieds » déclare-t-il.
Malheureusement pour lui, sa demande sera refusée par sa direction, ce dernier étant « déjà au SMIC au regard de ses compétences », soit le salaire le plus bas autorisé en France.